La famille POYDRAS est originaire de Rezé, au sud de Nantes, où ils étaient marchands drapiers et capitaines de navire, qui s'étaient enrichis dans le commerce avec les colonies françaises d'Amérique. La prodigieuse fortune amassée par cette famille est dûe en grande partie à une personnalité hors du commun : JULIEN POYDRAS de la LANDE (1746-1824).


JULIEN POYDRAS de la LANDE, 8ème enfant (avant-dernier) de François Poydras et de Magdeleine Simon, s'embarqua pour l'Amérique à l'âge de 14 ans. Le bateau qu'il prit fut capturé par les anglais et ce n'est qu'en 1762, après 2 ans de captivité que Julien réussit à s'évader et à gagner St Domingue où il retrouva, sans doute, ses cousins et se familiarisa avec les opérations de négoce.

En 1768, on retrouve sa trace en Louisiane, non pas « sac au dos et sans le sou » (comme le rapporte la légende), mais chargé par sa famille d'y développer les affaires. En quelques années, le voilà à la tête de six plantations (photo ci-dessous) : cinq de coton et une de canne à sucre.

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Julien Poydras de La Lande

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Plantation à Pointe-Coupée  

Dans la foulée, il avait aussi créé une usine de traitement du coton et acheté plus de cinq cents esclaves noirs. Sa fortune, il l'investit dans l'immobilier, achetant de nombreux terrains et immeubles à la Nouvelle Orléans, mais aussi plusieurs propriétés en France dont le château de la Gascherie (vallée de l'Erdre). Au début du XIXème siècle, Julien POYDRAS était devenu l'un des hommes les plus riches de Louisiane. En 1830, lors de la vente de la Louisiane par Napoléon Bonaparte aux USA, il opte pour la nationalité américaine.

Le petit Français qui s'était enrichi aux Amériques envisageait maintenant de devenir un notable de son Etat. Sans descendance, il confia la gestion de ses affaires à son neveu BENJAMIN et se lança dans la politique. En 1804, il sera élu Président du Conseil Législatif et jouera un rôle capital dans la rédaction de la Constitution de l'Etat de Louisiane, participant notamment à l'élaboration des lois sur l'enseignement, ce qui lui vaudra le titre de « Père de l'éducation en Louisiane ». En 1812/1813, il sera nommé Président du Sénat de Louisiane.

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Ce fut aussi un philanthrope extrêmement généreux. Frappé par le nombre d'orphelins que provoquaient les épidémies de choléra et de fièvre jaune, il fonda un orphelinat « Poydras Asylum » (photos ci-dessus) qui abrita jusqu'à cinq cents enfants. Il affranchit ses esclaves dans un délai de 25 ans et en leur assurant des retraites ; il créa deux fonds de 35 000 dollars dont les revenus devaient servir à doter les jeunes filles pauvres ; les jeunes mariées en bénéficient encore aujourd'hui.

JULIEN POYDRAS de la LANDE mourut à 78 ans ( ou 80 ans?), le 23 juin 1824 dans sa maison de POINTE COUPEE, debout dans les bras de l'un de ses amis : « Un homme doit mourir sur ses pieds » avait-il déclaré.

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Monument POYDRAS à New Roads

Il fut, tout d'abord, inhumé dans le cimetière catholique de St Francis, sur les bords du Mississippi. Sa tombe étant menacée par les crues du fleuve, ses restes furent solennellement transférés en 1891, sous un imposant monument situé au centre du Campus de l'Académie Poydras à New Roads, qui a fait place en 1923 à la Poydras High School (lycée - photo ci contre).

Son neveu, BENJAMIN, hérita d'une partie de son immense fortune et, comme on le sait, il acheta en 1840 le château et les terres de PALLUAU. BENJAMIN et son épouse eurent trois enfants dont JULIEN (1844-1912) qui portera le même prénom que son grand-oncle. Seul survivant, il hérita de tous les biens POYDRAS. Il épousa à Luçon Lina MARCETTEAU de BREM (1852-1935), mais suite à une chute de cheval, Lina n'aura pas d'enfants.

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Monument POYDRAS à New Roads

En 1935, à la mort de Lina POYDRAS, la fortune des POYDRAS échut en partie (Palluau) à Roger MARCETTEAU de BREM, frère de Lina.

En 1952, la propriété de Palluau sera partagée en deux entre, d'une part la famille De BREM et d'autre part, la famille Du CREST DE LORGERIE, puis Des PORTES DE LA FOSSE.

Par André guillet - 10 février 2016